Après le "WAF", est-il venu le temps d'inventer le "MAF" (Men Acceptance Factor) ?

 

Nous le savions, nous étions en ligne de mire du "WAF" (women acceptance factor), mais nous nous consolions en pensant que cette spécificité techniquement intègre, nous singulariserait auprès des vrais mélomanes qui sauraient apprécier notre recherche toute portée vers la perfection sonore. Sauraient faire fi de notre absence de décorum, accepteraient nos sachets en plastique et notre simple feuille imprimée pour identifier les qualités du câble et ne se fieraient qu'à leurs oreilles.

Nous pensions aussi, bien témérairement, que la seule qualité d'écoute de nos produits, surpasserait tous les préjugés. Que nos méthodes d'investigation sonore, nous permettraient de créer des produits d'une polyvalence rare et que la somme de ces qualités serait privilégiée par rapport au design et au clinquant.

Eh bien les temps doivent changer, car je viens de me faire "moucher" coup sur coup par deux clients différents. Non, ce n'étaient pas des femmes, et je ne fais pas preuve de mysoginie primaire car nous en avons beaucoup parmi notre clientèle, mais deux hommes.

Le premier, venait d'acquérir des éléments prestigieux et devait sans doute ne pas trop s'y connaître, car il avait aussi acheté les enceintes de la même marque (non, je ne citerais pas cette marque d'ampli), enceintes dont personne ne voudrait, car aussi importantes que peu musicales. Je vois que certains ont trouvé. Donc, ce monsieur m'appelle, j'ai la courtoisie de ne pas lui avouer ma pensée pour ne pas le blesser, mais lui se targue de son achat. N'y connaissant rien, il nous envoie ses descriptifs pour que nous lui indiquions comment brancher tout ce petit monde, car il voulait aussi bridger ses amplis. Après de nombreux échanges et du temps passé, ce monsieur décide de nous acheter du Maxitrans et des straps. Nous lui conseillons aussi d'utiliser des bananes fourreaux qui ont le double avantage d'être le plus simple possible et pour cela de ne pas s'entendre et aussi d'être peu onéreuses. Quelques jours plus tard, ce monsieur nous rappelle furieux, jurant que ce câble était horrible et ne comportait même pas des terminaisons digne de ce nom. Nous lui suggérons de l'écouter quand même et nous nous engageons de le rembourser après cet essai. Il n'a même pas branché le câble et nous l'a retourné pour remboursement !

Le second, nous a emprunté du Super Maxitrans, l'a trouvé excellent, mais au dernier moment nous a dit qu'il était pas beau et qu'il pouvait trouver, évidemment plus cher, des câbles américains plus beaux et livrés dans un somptueux coffret !

Nous qui avons toujours pris le parti de toujours rester cohérent dans nos prix en fonction des coûts de fabrication. Devrions nous comme les câbles concurrents, ne plus faire de câbles à la longueur demandée, mais proposer des longueurs standard avec des terminaisons pré-montées pour cacher les conducteurs par un habile cosmétique ?

Dans ce cas nous n'aurions plus d'intérêt. Nous préférons continuer à être fiers de nos conducteurs et de nos isolants pour ne pas les cacher sous une gaîne cache-misère en rilsan tressé. Se fier à une rude beauté issue de la technique pour les meilleures performances.

Jean-Claude Tornior